PIERRE BALMAIN
En 1945, Pierre Balmain fonde la Maison qui porte son nom.
Dès le départ, elle prend le contre-pied de la mode fonctionnelle de l’époque en adoptant un style audacieusement féminin et sophistiqué, où broderies, tailles cintrées et jupes imposantes sont mises à l’honneur.
Cette féminité exacerbée emblématique de la Maison parisienne en fait rapidement la coqueluche des célébrités européennes et hollywoodiennes.
Tout comme Cristobal Balenciaga, Jacques Fath et Christian Dior, il fait partie de ces jeunes ambitieux qui donnent un second souffle à la haute couture après l’occupation allemande, comme le soulignera le New York Times.
Après sa mobilisation pendant la Seconde Guerre mondiale, Pierre Balmain commence sa carrière de couturier dans l’atelier de Lucien Lelong, où il rencontre Christian Dior et Hubert de Givenchy.
Il y acquiert un savoir-faire qui jouera pour beaucoup dans le succès fulgurant de la Maison qu’il fondera plus tard.
Sa première collection est décrite par Alice B. Toklas comme « un éveil, une nouvelle vision de la fonction réelle de la mode : sublimer et accentuer les formes et le charme féminins. »
Comme l'écrivait le journal The Atlantic dans ses colonnes en 2015, il fallut attendre les années 1950 pour que le nom Balmain acquière le prestige qu'on lui connaît, lorsque ses costumes près du corps et ses robes bustier aux jupes bouffantes romantiques envahirent le marché américain.
Marlene Dietrich, Katharine Hepburn, Brigitte Bardot et Sophia Loren, parmi tant d'autres, achevèrent d'étendre sa renommée au monde entier en portant ses créations aussi bien à l'écran que lors d’événements mondains.
Katharine Hepburn - "La Milliardaire" - 1952
« Pierre Balmain compte parmi ses clientes un bon nombre de célébrités », écrivait Le Monde en 1958.
« Nous savons notamment que Lili Palmer n’a d’yeux que pour ses lainages légers, qu’elle porte de jour comme de nuit, tandis qu’Ingrid Bergman se laisse tenter par n’importe quel type de création...
Enfin, Brigitte Bardot, qui n’a aucun couturier de prédilection, a fait sensation avec sa robe en velours, portée sous un manteau assorti créé spécialement pour elle par Pierre Balmain. »
Après la disparition de Pierre Balmain en 1982, la Maison a mis un point d’honneur à conserver toute l'audace dont faisait preuve son fondateur, année après année.
Dirigée depuis par une succession de créateurs tous plus affirmés les uns que les autres, elle a su conjuguer modernité et respect de ses valeurs fondatrices.
C’est ainsi que les couleurs, la fluidité et l’élégance du style emblématique de Balmain, connu sous le nom de « Jolie Madame », a été le fil conducteur de toutes les collections d’Oscar de la Renta dans les années 1990.
OLIVIER ROUSTEING
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C’est mon défilé le plus personnel à ce jour. Aujourd’hui, nous fêtons mon dixième anniversaire en tant que directeur artistique de Balmain. Je n’étais qu’un gamin (mon Dieu, seulement 25 ans) quand j’ai endossé ce rôle en 2011. Et c’est une responsabilité qui a régi chaque instant de ma vie durant cette dernière décennie, mais je n’aurais évidemment pas voulu qu’il en soit autrement.